En tant que récente employée chez Phil, j’ai la chance d’apprendre de nouvelles choses à tous les jours sur le design graphique, particulièrement de notre directeur artistique. Avant d’arriver ici, mes connaissances étaient limitées et ce, malgré mes études collégiales sur le métier. Durant mes études, j’ai investi beaucoup de temps et d’efforts sur ma seconde passion, l’illustration et j’ai créé un club de dessin avec l’aide de plusieurs autres étudiants passionnés. Créer le club et ses événements m’a appris beaucoup, notamment sur la gestion d’un conseil d’administration lorsque que je suis devenue présidente du club à sa deuxième année. Toutefois, l’aide et le mentorat de notre professeur en dessin ont grandement facilité la tâche.
Récemment, un de nos clients qui enseigne à l’Université McGill, a entendu parlé d’un groupe d’étudiants voulant créer un groupe de design universitaire. N’ayant pas beaucoup de ressources en design à l’université, ce professeur s’est tourné vers Phil. Les étudiants avaient besoin d’un mentor et j’ai instantanément reconnu la situation comme étant semblable à celle que j’ai vécu lors de mes études, mais avec les rôles inversés. Malgré mon intérêt prononcé et le sentiment que je pouvais contribuer, je me suis mise a douter de mes connaissances limitées en design. Un mentor doit, tout comme mon ancien mentor, avoir des décennies d’expérience à son actif, non? Pensant pouvoir contribuer plutôt au niveau de la gestion du club et de la délégation, expérience que j’avais acquise avec mon ancien club, j’ai accepté de contacter l’étudiant ambitieux qui avait initier le projet, Sean Regiano.
Sean est passionné et possède une énergie à toute épreuve, mais restait incertain quant à la gestion de ce projet, malgré son enthousiasme et son intérêt pour le design graphique. Après avoir discuté des paramètres envisagés pour le club, la discussion a dévié vers le design graphique, sujet qui anime Sean. Comme le club a peu de ressources et avec la première session déjà planifiée, Sean se voyait mal se charger d’une présentation sur le design. Nous nous sommes donc quittés avec la promesse que je l’appuie dans ses démarches.
J’ai donc pris mon courage à deux mains et, malgré mon angoisse par rapport à de possibles lacunes en design que je pourrais avoir, j’ai entrepris de préparer une présentation pour le club. En plus de trouver le contenu et de bien le livrer, j’ai aussi décidé d’utiliser une application encore inconnue pour moi, Prezi, ce qui ajoutait un élément de défi supplémentaire. Le lundi soir suivant, je me suis retrouvée devant une douzaine d’étudiants excités d’en apprendre plus. Grâce aux exercices que j’ai donnés, j’ai découvert un groupe ayant un énorme potentiel et dont la passion était aussi débordante que celle de leur organisateur, Sean. Je me suis aussi vue en eux, à mes débuts en tant qu’étudiante. Je me suis vite rendue compte que tant que je leur donnais de l’information vraie et honnête sur le sujet, ils apprendraient et que les discussions et commentaires constructifs viendraient facilement. J’ai aussi réalisé que, finalement, j’en connaissais plus sur le design que je ne le pensais.
Au cours des semaines suivantes, j’ai continué à assister à leurs sessions, constituées de leçons pratiques et de conférences données par d’autres invités. C’était une façon rafraîchissante de voir ce que les nouvelles générations pensent du design mais aussi de prendre du recul face à ce que j’avais appris et d’explorer de nouvelles idées de design sans contraintes.J’y ai encore partagé mes réflexions et mon expertise avec ces étudiants curieux et en quête de savoir.
Durant cette période, le groupe en est venu à se solidifier et à définir sa mission et ses valeurs. Il aide par exemple la communauté étudiante en offrant de créer des logos et des designs d’affiches gratuitement. Plusieurs opportunités d’affaires potentielles avec des entreprises sociales et locales se sont présentées. Il s’agit d’une idée que Sean voulait absolument implanter dès le début. Il déplorait le fait que les entreprises locales n’aient souvent pas accès à du design de qualité et voyait les bénéfices que les deux partis pourraient tirer en collaborant sur ce genre de projets. Il ressentait un besoin de redonner à la communauté et d’aider au niveau social. Je suis aussi retournée donner une session sur la méthodologie du design, ce qui les a grandement aidé à raffiner leur style et leur logo.
Au moment d’écrire ces lignes, le club, et Sean, prennent une pause pour la période estivale afin de revenir appliquer en force ce qu’ils ont appris lors de la dernière année. Quant à moi, je suis prête à les assister dans leurs efforts visant à aider les entreprises et individus de la communauté avec leurs besoins en design graphique. Je suis prête à aider ceux qui aident les autres.
Écrit par Myriam Demers-Olivier, designer graphique.