Alors qu’elle n’était encore qu’une fillette avec des couettes, Kim faisait chaque printemps du porte-à-porte avec sa mère afin de recueillir des fonds pour la recherche sur le cancer. Une année, elle s’était foulé la cheville et marchait avec des béquilles. Kim pensait qu’elle pourrait rester à la maison et éviter la collecte de fonds annuelle, mais sa mère lui a dit : « Tu dois venir avec moi! Les gens seront plus généreux s’ils voient que tu essaies d’aider la cause alors que tu t’es blessée ! » Ce jour-là, sa mère lui a enseigné que nous avons tous le pouvoir de relever des défis et d’améliorer les choses, mais aussi que la façon de raconter une histoire peut influencer les résultats.
Kim n’a jamais oublié ces leçons. À 14 ans, elle savait déjà qu’elle voulait travailler en publicité comme son père. Après avoir terminé l’université, elle a décidé d’œuvrer pour les organismes à but non lucratif. Tout le monde essayait de la décourager parce qu’il n’y avait pas de débouchés professionnels dans ce domaine et qu’elle ne pourrait pas établir un modèle d’affaires viable. Kim a alors fait des recherches jusqu’à ce qu’elle découvre une entreprise de New York, nommée Big Duck, qui faisait exactement cela. Elle a lu le livre Brandraising écrit par sa fondatrice et a fondé sa propre entreprise : Phil. Si Sarah pouvait le faire, Kim pouvait le faire.
Vingt ans après, Phil a grandi et porte toujours le même nom, qui signifie en grec amour des êtres humains. D’un océan à l’autre, Phil aide les entreprises à mission sociale et à but non lucratif à mieux communiquer avec leurs donateurs et leurs clients, à recueillir plus d’argent et à améliorer leur image. La philosophie de Phil est que les gens et la planète passent avant les profits. Avec le temps, Phil est devenue l’une des 230 entreprises canadiennes certifiées B Corp, ce qui a confirmé Kim dans la façon dont elle a toujours voulu faire des affaires. Tel que précisé sur son site web : « le mouvement B Corp est une communauté de leaders qui inspirent des personnes à utiliser les affaires comme une force pour faire le bien. »
Faire le bien tout en le faisant bien, c’est exactement ce que fait Phil.
En 2016, Phil a commencé à travailler avec Réseau Enfants-Retour pour refaire l’image de marque de l’organisme, qui avait alors un budget de fonctionnement de moins de 400 000 $. Quelques années plus tard, après avoir consolidé la marque et l’organisme, son budget de fonctionnement dépassait le million. En utilisant les outils marketing créés par Phil, Réseau Enfants-Retour a commencé à diffuser son programme AIMER dans les écoles. Ce programme est destiné à aborder, avec les préadolescents, les aspects négatifs des fugues, surtout comment celles-ci conduisent souvent à l’exploitation sexuelle. Les fugues sont effectivement en cause dans près de 90 % des cas d’enfants disparus au Canada.
La nouvelle image a donné à Réseau Enfants-Retour la confiance dont il avait besoin et l’organisme a pu faire croitre le nombre de donateurs et de dons, porté par cette énergie nouvelle. Pina Arcamone, directrice générale, se souvient : « Nous avions des choix à faire et nous avions besoin d’aide. Phil nous a pris sous son aile et a fait énormément pour nous. Nouveau logo, harmonisation de tous nos outils de communications et mise à jour de notre site web, ils ont tout fait! Ils nous ont eus sur toute la ligne! Leur expertise dans le monde philanthropique est impressionnante. »
L’approche de Phil est de faire en sorte que les petites choses du quotidien s’additionnent pour devenir de grandes réalisations, surtout si toutes ces petites choses ont comme dénominateur commun d’améliorer la vie des personnes.
Au moment où Phil s’apprête à célébrer son 20e anniversaire, Kim voit l’avenir avec optimisme : « Les domaines sans but lucratif et lucratif convergent. Il y a un nombre grandissant d’entreprises profitables, dirigées par des entrepreneurs sociaux, ou des aspirants B Corp et on peut amener le monde traditionnel des affaires à faire le bien. Certains le font déjà, mais n’en parlent pas à leurs clients ou au public. Souvent, ils ne savent pas comment présenter ces réalisations. Notre rôle est de les aider à les faire connaitre pour devenir des sources d’inspiration. »
Au cours des vingt prochaines années, l’approche de Phil sera multidisciplinaire. Les OSBL ont besoin de savoir comment mesurer l’impact de leur travail. Ils ont aussi besoin de mieux montrer comment ils améliorent les choses dans leur communauté. Il faut aussi leur rappeler à quel point il est important de bien financer les frais généraux pour faire face aux tempêtes et offrir de meilleurs services aux utilisateurs, en privilégiant la transparence. Phil veut aussi amener plus d’OSBL autour de la même table, pour partager le savoir accumulé, en communiquant mieux leurs réalisations.
De la petite fille qui faisait du porte-à-porte pour recueillir des fonds pour la recherche sur le cancer à une entrepreneure sociale reconnue qui aide ceux et celles qui veulent faire le bien à s’améliorer, Kim souhaite simplement que PHIL reste fidèle à son nom : amour des êtres humains. Aimer les gens avec qui vous travaillez. Aimer ce que vous faites. Aimer les progrès que vous amenez grâce à vos actions. En fin de compte, aimer est tout ce dont vous avez besoin. All you need is love !