Il y a actuellement dans le secteur philanthropique une tendance regrettable qui veut que les organismes fassent toujours plus avec moins. Résultat : nous voyons beaucoup de professionnels en congé de maladie, de roulement de personnel et il n’y a jamais assez de temps pour tout faire. On dirait que plus on en fait, plus il en reste! Nous sommes dans un rush constant, avec d’interminables listes de choses à faire… Tout va à un rythme d’enfer en mode 24/7 et ça donne le tournis.
Et si nous décidions d’en faire moins, tout en le faisant mieux ?
C’est l’approche que nous avons prise avec de nombreux clients et les résultats sont étonnants. Les organismes démarrent souvent plus de projets et de programmes qu’ils ne peuvent gérer. Leurs ambitions sont souvent plus grandes que leurs moyens. Voici trois façons parmi d’autres provenant de notre boîte à outils, très utiles pour aider les organismes à retrouver sérénité et productivité pour faire mieux avec moins.
Une communication honnête et ouverte dans la planification
En démocratisant l’approche de planification stratégique, les organismes peuvent profiter du point de vue de leur personnel et des bénévoles qui travaillent sur le terrain, de même que celui des membres du conseil et de la direction qui assurent la gouvernance et le leadership. Quand chaque personne autour de la table parle honnêtement des orientations de l’organisme, des objectifs plus réalistes peuvent être fixés. Chacun avance avec plus de clarté et de confiance. Phil a facilité des douzaines de réunions d’équipe et nos clients peuvent témoigner des avantages d’avoir un modérateur externe : « Aller avec une firme externe permet entre autres d’avoir une personne à la fois neutre et rassembleuse qui vient tempérer le volet émotif rattaché à ce genre d’exercice. De plus, comme les ressources sont souvent limitées, cela permet à tous les participants, y compris le staff, de libérer complètement leur esprit et de contribuer au même niveau que tous les autres participants sans avoir à se soucier de la prise de note ou de résumer les idées. Aller chercher des experts permet également de mettre la main sur des idées qui dormaient dans l’ombre. Les OBNL ont souvent des contraintes financières majeures et il est de mon avis que le premier réflexe est toujours de prendre le chemin le moins coûteux pour atteindre les objectifs. Or, je suis convaincue que cette stratégie ne permet malheureusement pas d’atteindre les objectifs escomptés. Il est important d’investir dans la qualité des relations d’affaires, de bien s’entourer et de ne pas hésiter à demander de l’aide pour atteindre les objectifs visés.» – Edith Lalanne, directrice générale, Fondation québécoise de la maladie coeliaque
Passer aux grands enjeux
« Quand des projets sont lancés pour fournir des réponses limitées à des problèmes importants, le résultat peut être une prolifération d’initiatives qui ne s’attaquent pas aux racines du problème », précisent Rose Hollister et Michael D. Watkins dans leur article Too many projects. C’est malheureusement ce que nous voyons trop souvent dans le secteur charitable. Les organismes esquivent souvent les questions de fond parce que celles-ci semblent trop ardues à résoudre. Il y a trop de bureaucratie, trop d’égos impliqués et trop de jolies lunettes roses autour de la table. Un regard honnête sur ce qui freine réellement votre organisme et le courage de soutenir le changement sont de précieux investissements en termes de temps et de ressources.
Apprendre à dire NON
Refuser des opportunités n’est pas un réflexe naturel des OBNL. Encore une fois, cela revient à avoir un plan clair. Quand vous savez ce à quoi dire oui, vous savez également à quoi dire non. Les directeurs d’organisme sont tous exposés aux incessantes suggestions des membres du conseil, des bénévoles et du personnel qui veulent tous « aider ». Pourtant, si ces « bonnes idées » ne conviennent pas aux objectifs de l’organisme, elles sont davantage un fardeau qu’une contribution. Elles peuvent détourner l’organisme de sa mission, user des ressources déjà minces et donner le contraire de l’impact prévu.
Les organismes doivent apprendre comment prioriser leurs actions et savoir où « couper ». Pour chaque nouvelle idée, posez-vous deux questions :
- Le projet/programme/initiative a-t-il un impact positif sur l’organisme ou ses bénéficiaires ?
- A-t-il un impact positif sur notre culture ?
Quand vous aurez répondu honnêtement à ces questions et vous vous remettrez en cause, vous éviterez de démarrer trop de projets. Cela exige de la discipline et de la volonté pour « dire non », mais votre organisme en ressortira plus fort. Les bailleurs de fonds et les donateurs vous respecteront parce qu’ils verront que l’argent qu’ils investissent dans votre organisme est bien géré et n’est pas saupoudré dans une foule de micro-projets.
Si vous voulez apprendre comment établir des priorités, recentrer vos actions et progresser, faites appel à notre équipe. Nous sommes là pour vous aider !