La COVID-19 affecte durement les organismes de bienfaisance canadiens. Les bailleurs de fonds doivent distribuer plus de fonds plus rapidement et plus facilement. Les organismes ont besoin de ce financement d’urgence pour payer les frais généraux, les salaires et les coûts de fonctionnement, bref pour rester solvables, un aspect négligé par les bailleurs de fonds.
Pour beaucoup d’organismes, les revenus diminuent alors que les demandes grimpent en flèche. Quand la récession prévue frappera le Canada, la situation s’aggravera encore davantage. Nous verrons très probablement un élargissement du fossé entre les besoins et les fonds disponibles.
En collaboration avec Phil et CanadaHelps, l’organisme Sector3Insights a mené une étude pancanadienne auprès des organismes canadiens enregistrés qui confirme cette impression. Les chercheurs voulaient documenter les difficultés vécues par les organismes de bienfaisance dans la recherche de fonds. Bien que les résultats aient été assez prévisibles, les bailleurs de fonds ne peuvent plus ignorer les importants défis auxquels font face les charités. Il serait utile qu’ils entendent ce message. Du côté des organismes de bienfaisance, il est rassurant de savoir que leurs difficultés sont mieux connues. L’étude a été menée en 2019, avant la pandémie alors la situation est assurément bien pire aujourd’hui.
Deux aspects de l’étude sont particulièrement intéressants dans le contexte de la COVID-19.
- Les bailleurs de fonds ne semblent pas intéressés à répondre aux besoins les plus essentiels des organismes.
- La recherche montre que la première priorité des organismes, peu importe leur taille, est de payer les salaires et les coûts d’opération. Cette lacune met leurs missions en péril.
- Mais 83 % des répondants signalent que « les Fondations ne sont pas intéressées à financer les frais généraux, les TI et les coûts d’opération, mais plutôt des programmes spécifiques ». Il existe donc un fossé entre les besoins des organismes et les orientations des bailleurs de fonds.
- Les organismes croient qu’il est possible d’améliorer le processus d’attribution des fonds avec des communications plus simples, plus rapides et plus transparentes.
- Les organismes estiment que le processus de décision des bailleurs de fonds est trop lent.
- En outre, puisque la majorité (57 %) des organismes canadiens sont de petite taille, avec des budgets d’opération annuels de moins de 250 000 $, plusieurs répondants indiquent qu’ils n’ont tout simplement pas les ressources pour fournir toute la paperasse et les chiffres exigés par les fondations.
S’il y a bien un moment idéal pour revoir le processus d’attribution des fonds, c’est maintenant. Ce message doit être partagé et compris par toutes les personnes impliquées dans ces décisions.
Au sujet de l’étude
En octobre 2019, Sector3Insights a mené une étude quantitative auprès d’organismes canadiens enregistrés, en association Phil et CanadaHelps. Ces derniers ont invité leur communauté d’organismes canadiens enregistrés à remplir le sondage en ligne. Un total de 618 répondants ont participé à l’étude, avec une probabilité d’erreur de +/-3,9 %. Le profil d’échantillon a été pondéré pour refléter la proportion de petits, moyens et grands organismes dans chaque région du pays afin de donner un portrait d’ensemble réaliste. Note : les opinions du groupe interrogé par CanadaHelps peuvent différer de celle de l’ensemble des organismes canadiens.
Pour en savoir plus, visitez : secteursocial.ca. Si vous avez des questions, commentaires ou suggestions, n’hésitez pas à nous contacter. Nous aimerions avoir de vos nouvelles !