Récemment, l’agence Phil (et moi), fûmes invité au lancement du programme SEI de l’Université McGill. SEI signifie Social Economy Initiative et est un projet de la Faculté d’Administration Désautels. Ce lancement a été pour moi la validation de tout ce qui se dit depuis longtemps sur l’économie sociale. Ce qui m’a poussé à écrire ce texte.
C’est un programme qui tentera d’accomplir les trois objectifs suivants:
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Préparer une génération de travailleurs dynamiques dans le but de diriger ou de travailler dans des entreprises de l’économie sociale.
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Faire avancer la recherche sur les façons concrètes de faire de l’économie sociale.
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Fournir de riches expériences d’apprentissage en dehors des classes pour les étudiants en les jumelant à des personnes ou entreprises oeuvrant dans le secteur de l’économie sociale.
Les données sur le bénévolat, les dons et l’implication générale des jeunes adultes sont nombreuses. En effet, vous trouverez facilement des preuves et des statistiques démontrant que les jeunes adultes posent un nombre considérables d’actions afin d’aider les plus démunis, maintenant plus que jamais. Est-ce dû à la montée des médias sociaux, des possibilités qu’offre le don en ligne ou sans-fil ou encore simplement à cause d’un plus grand sentiment d’appartenance avec le reste des “citoyens du monde”? Ou de tous ces facteurs?
Ce que je retiens du fait qu’un tel programme existe maintenant à Montréal, c’est qu’il s’agit d’une preuve irréfutable du fait que la prochaine génération d’entrepreneurs ne désire pas seulement connaître le succès, elle veut avoir un impact sur la société.
Le lancement prenait la forme d’une discussion ouverte entre Paul Martin (ancien Premier Ministre du Canada), l’auteur et professeur émérite Henry Mintzberg ainsi que Nancy Neamtam du Chantier de l’Économie Sociale, une ressource montréalaise pour les OSBL. Il fût question du futur du modèle d’affaires ayant une vocation sociale et du potentiel d’amélioration de la situation mondiale actuelle qu’il peut amener. Chaque interlocuteur avait une perspective et une contribution intéressante à apporter sur ce que pourraient être les solutions aux problèmes face auxquels notre système (défectueux) fait face. C’était particulièrement plaisant, surtout lors de la période de question alors que des gens de la salle (majoritairement des étudiants, des entrepreneurs et des gens oeuvrant dans le secteur philanthropique) pouvaient s’adresser aux intervenants.
L’une des questions posées mena à cette déclaration:
“Les corporations responsables ne poseront jamais assez de bonnes actions pour annuler celles des corporations irresponsables” -Henry Mintzberg
Ça peut paraître extrêmement cynique et défaitiste mais il y a plus à cette réponse. Mintzberg a confiance et espère qu’un nombre grandissant d’entreprises à vocation sociale peut ramener cet équilibre. Inaugurer un tel programme, c’est justement d’équiper les entrepreneurs de demain avec les outils et le savoir nécessaire afin de mieux les préparer à cette tâche.
Dans la même lignée, l’Université de Montréal offre maintenant un certificat en gestion philanthropique. Le programme n’est pas autant axé sur le côté Affaires que le SEI mais il sert une fonction différente quoiqu’aussi importante. Le programme offre le savoir-faire de nombreux professionnels sur les collectes de fonds, la recherche de commandites, les dons planifiés et virtuellement tout ce qu’un gestionnaire de fondation doit savoir.
Les fondations de demain sont entre de bonnes mains.
Non-seulement il y a un intérêt envers la création d’un “monde meilleur” par les jeunes, mais en plus, les entrepreneurs sociaux et les philanthropes de demain seront beaucoup mieux préparés afin de le faire.
Donc non, ne soyons pas extrêmement cyniques ni défaitistes.
Écrit par Franck Bernard